Grande dame qui a su s’imposer dans un milieu très masculin dès les seventies, surnommée « la diva de la diode » dans les eighties, Suzanne Ciani a navigué entre les codes musicaux de l’époque, explorant tour à tour l’ambiant, l’électro-acoustique tendance New Age, allant jusqu’à créer des logos sonores, jingles et autres bruitages pour la télévision américaine de masse (le fameux « pschiiiit » de la pub Coca-Cola fin 70). 

Son grand amour restera le Buchla, synthétiseur modulaire analogique inventé par un jeune ingénieur, le préférant au Moog.
Le fait de pouvoir créer des mouvements sonores en temps réels, la fascinera au point d’écrire de multiples pièces. Et notamment un superbe manifeste qui aurait pu changer la face de la musique électronique si la frangine oubliée de Brian Eno avait été mis sur le devant de la scène.
Pourtant, une quinzaine d'albums solo à son actif et de multiples récompenses (nominée 5 fois aux Grammy Awards, elle remporte aussi le Moog Innovation Award en 2017) montre la créativité incessante de l’intemporelle Suzanne.

A 72 ans, il n’est pas trop tard pour accueillir cette pionnière du son modulaire comme il se doit et de pouvoir enfin l’apprécier à sa juste valeur !

Jérôme Vassereau (Pneu, La Colonie De Vacances, …) et Julien Sénélas (Funken, Awards, The Fox Heads...), deux musiciens tourangeaux issus du collectif Cocktail Pueblo, proposent une version de In C, l’œuvre phare de Terry Riley créée en 1964 et considérée comme la première composition du courant de la musique minimaliste, dite répétitive. 

Cette version « pour 11 oscillateurs », interprétée avec deux synthétiseurs modulaires, est une lecture inédite de cette pièce constituée de 53 courtes phrases musicales.
Sophie SOIA, graphiste et membre fondatrice des éditions Super Loto, s’associe aux deux musiciens pour proposer une représentation visuelle et ludique de cette composition évolutive, parmi les plus accessibles et généreuses de la musique contemporaine.