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L'histoire des brass bands de la Nouvelle Orléans

Musique Reportages Publié le 02/11/2017

En attendant la venue du Hot 8 Brass band au Temps Machine, voici quelques repères historiques sur les brass bands.

Les origines du brass band

Les brass bands (orchestres de cuivres) voient le jour à la Nouvelle Orléans à la fin du 19e siècle où ils se composent traditionnellement de trompettes, trombones, clarinettes, saxophones, soubassophones et percussions. À l'image du brassage culturel et ethnique de la Louisiane, ces orchestres jouent un mélange de marches militaires européennes et de musiques folkloriques africaines. Le résultat ? Des joyeuses cacophonies improvisées au sein de structures rigoureuses. Pas étonnant que les brass bands de la Nouvelle Orléans aient influencé les débuts du jazz.

L'évolution

Après un siècle passé à jouer des airs traditionnels comme When The Saints Go Marching In, les brass bands ont connu un renouveau à la fin des années 70, à la grande époque de la funk et des balbutiements du hip-hop. Des collectifs révolutionnaires comme le Hot 8, les Soul Rebels, les Lil Rascals et bien d'autres se sont mis à utiliser le soubassophone comme ligne de basse en soutien à des mélodies et des improvisations jouées par le reste des cuivres. Ces nouvelles techniques ont revitalisé le genre pour le plus grand plaisir des musiciens et des mélomanes.

La « second line »

Si vous écumez les hauts lieux du brass band néo-orléanais, vous entendrez souvent prononcer le terme de « second line ». Cette forme quintessentielle des styles jazz de N'awlins prend ses racines dans les défilés et processions funéraires. Une première ligne de musiciens, membre de fanfares officielles jouaient un style plus carré tandis que la fameuse deuxième ligne suivait avec un style plus électrique, plus vibrant et plus dansant. Cette deuxième ligne était reconnaissable par ses pas de danse exagérés que l'on pense inspirés des danses en cercles tribales d'Afrique de l'Ouest, mais exécutés en ligne. Ces musiciens jouaient un mélange de styles américains, africains et européens intégrés lors des voyages forcés subis par ces hommes et leurs ancêtres. C'est le quartier afro-américain de Treme que l'on reconnaît souvent comme le berceau de la « second line ».

Treme

Ce quartier, aussi appelé à l'origine Faubourg Treme et connu par nos contemporains pour la série américaine qui porte son nom, est historiquement l'un des noyaux durs de la musique néo-orléanaise. Cette pierre angulaire de la tradition des brass bands est aussi le quartier d'origine de musiciens comme Alphonse Picou, pionnier du jazz, Kermit Ruffins, trompettiste, Lucien Barbarin, tromboniste et du Rebirth Brass Band.

Ecrit par Sammy Lee pour redbull.com