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L'interview : IDR

LUN. 20 JAN.
Reportages Publié le 16/01/2020

Bonjour IDR, pouvez-vous vous présenter ?

Romain Noël : Salut, je m'appelle Romain Noël, je suis pianiste, j'écris de la musique, j'en arrange et je joue dans pas mal de projets de la scène tourangelle notamment VSSVD et Raoul Jazz Clan.

Valentin Pedler : Moi c'est Valentin, je suis guitariste et bidouilleur, je joue dans un groupe qui s'appelle Mopa, un autre qui s'appelle Thé Vanille et plein d'autres projets sur Tours également.

Qu'est-ce qui vous a amené à travailler ensemble ?

VP : On a été sélectionnés pour un appel à projet qui s'appelle JUMP financé par Le Petit Monde. "J'ai un merveilleux projet" a été monté en collaboration avec l'école Jazz à Tours, l'école Supérieure des Beaux-Arts de Tours, le Théâtre Olympia et Écopia. On a été 7 artistes à être sélectionnés : 3 musiciens, 2 plasticiens et 2 théâtreux. On a dû créer une pièce pluridisciplinaire pendant 6 mois, et on était également accompagnés sur nos projets personnels autour de cette formation. Notre équipe, IDR, s'est rencontrée sur cet appel à projet. Même si on se connaissait déjà avant, c'est ce qui nous a amené à travailler ensemble.

 

Est-ce que vous pouvez nous présenter le projet IDR ?

RN : Oui, alors déjà il y a d'autres têtes dans IDR. Il y a Antoine Layère qui joue aussi dans Mopa, et il y a Pierre Dine, ingénieur son qui bosse aussi avec VSSVD et Thé Vanille. On est donc 4 dans IDR.

VP : Alors IDR, le projet, c'est une installation sonore plastique qui se veut autonome dans sa forme c'est-à-dire qu'on peut la visiter comme une exposition sans intervention de musiciens. Nous, on crée des œuvres sonores en amont qui sont jouées sur les enceintes via un ordinateur mais qui sont également interactives grâce à des boutons qui sont donnés au public, qui peut alors appuyer dessus et changer la spatialisation du son. Il y a 16 enceintes auxquelles on peut ajouter des effets, on essaie de faire en sorte que les visiteurs soient musiciens et chefs d'orchestre. En appuyant sur les boutons, ils envoient des sons dans l'espace et donc il y a une participation forte de la part du public. Mais il y a également des pièces qui sont purement autonomes et dans lesquelles il n'y a aucune intervention. IDR, c'est ça à la base. L'idée de ce projet c'est aussi de s'ouvrir à d'autres performances et aussi au théâtre, d'inclure des formes un peu hybrides dans cet espace. Pour le moment Romain et moi avons un duo de techno analogique avec que des machines sur lesquelles on vient jouer. Le public déambule au milieu et se trouve vraiment immergé par le son. Il peut danser et avoir cet effet de tourbillon autour de lui.

RN : L'idée c'est que ce soit aussi un outil. Ce système de diffusion est un peu particulier et peut se combiner avec différents projets.

 

On peut dire que chaque représentation est unique ?

VP : Oui chaque représentation est unique mais on n'a pas encore eu la chance de l'essayer de manière autonome. Pour le festival Allotropiques ça va être la première et on va voir comment ça réagit, comment ça se passe. C'est vrai que dans l'idée, l'idéal serait de pouvoir laisser l'objet dans des lieux 1 à 2 semaines, que les gens puissent venir la visiter seuls, sans qu'on soit là, qu'une personne du lieu puisse allumer le système le matin et l'éteindre le soir et que ça fonctionne tout seul.

Donc ça va être la première fois que vous mettez ce projet en place ?

RN : Pas tout à fait car ça a déjà joué mais pas comme ça. Ça a déjà joué live, on a déjà joué de la techno dedans mais on n'a jamais laissé le système se débrouiller avec des pièces autonomes. La dimension interactive est beaucoup plus forte que les premières fois aussi, le côté mécanique a changé.

Où en êtes-vous dans les préparatifs ?

VP : Alors le but de cette résidence au Temps Machine c'était de mettre en place des œuvres qu'on a faites tous les 4. L'idée c'est que sur ces enceintes on a plein de possibilités, soit on écrit 16 voix que l'on répartie sur les enceintes soit on écrit 1 voix et après il faut la spatialiser : à quel moment elle est jouée et où ? On est justement ici pour travailler ça et vu que c'est une installation imposante on a besoin d'espace et de temps pour travailler. On a aussi développé le coté interactif avec les boutons, on n'a pas encore tout à fait fini.

 

Quand et où pourra t-on expérimenter IDR ?

RN : Ça se joue au festival Allotropiques à partir du mardi 28 janvier 2020 – bientôt donc – le vernissage sera à 19h et l'installation sera présente toute la semaine à la Chapelle Saint-Libert à Tours. On jouera aussi dedans le 1er Février, samedi donc, à la fin de l'expo à 18h.

VP : Pour les curieux l'installation sera visible de 16h à 19h toute la semaine donc mercredi, jeudi et vendredi et nous serons là pour accueillir les visiteurs.

Quelles sont vos attentes pour ce projet ?

VP : Ce qui est hyper enrichissant et cool avec ce projet c'est qu'il y a plein de choses à faire, plein de possibilités, c'est presque infini les choses que l'on peut faire avec ça. On voudrait développer les collaborations, travailler avec le plus de gens possible, et continuer les créations sonores, aller de plus en plus loin, apprendre à maîtriser l'objet et les outils. C'est plutôt Pierre qui s'occupe de tout ce qui est programmation numérique et il y a du boulot car c'est quand même quelque chose de compliqué. Une fois qu'on aura maîtrisé tout ça, l'objectif est de continuer à créer des pièces. Comme je l'ai dit tout à l'heure, ce qu'on aimerait beaucoup c'est travailler avec des personnes qui font du théâtre et de faire des représentations d'1h/1h30. On souhaiterait avoir une histoire, une fiction auditive avec des voix et des sons qui seraient déjà enregistrés dans les enceintes, éventuellement des choses interactives et des comédiens qui seraient des personnages incarnés en plus dans l'espace. On aimerait travailler tout ça en même temps avec de la musique sans doute live aussi. Donc créer une pièce un peu complexe qui soit pour les adultes et pour les enfants car on peut spatialiser le son pour des histoires pour les enfants. On va essayer de travailler avec plein de publics, on va essayer de mettre ça en place sur les années 2020/2021. Avec Le Temps Machine on essaye aussi de mettre en place des interventions dans différents endroits comme les milieux scolaires, carcéraux ou en EHPAD et de travailler avec différents publics.

RN : Il y a plein de pistes possibles, le système acousmatique est un outil avec lequel on peut tout à fait envisager d'enregistrer des enfants ou autres et d'en faire une pièce diffusée dans le système ou bien se servir du système pour diffuser de la musique que l'on joue pour un public. En fait, tout est possible. On a plein de pistes d'actions culturelles, on est en train de creuser.

VP : Si possible on voudrait trouver un entourage qui pourrait nous aider sur ce travail là et surtout peut-être pouvoir trouver d'autres objets discographiques, réfléchir à d'autres pièces comme celle là. Une autre pièce dont on n'a pas parlé est le "Banc des Pensées" qu'on avait construit dans JUMP. C'est un banc avec un lampadaire et des casques dans lesquels il y a des choses à écouter. L'idée c'est aussi d'adapter la pièce à différents endroits, des grandes ou plus petites pièces voire en extérieur comme à la Guinguette de Tours, même si c'est plutôt quelque chose d'intérieur.