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SULKA

Rap

Seule la passion permet de surmonter la flemme. Sulka en est la preuve.

Suite à la découverte d’un autotune souvent triste, il sort en avril 2023 un EP qui indique son état d’esprit : « Je finirai demain ». Et pourtant, seulement quelques mois plus tard, il réitère avec un projet encore plus abouti qui sonne comme une étape dans la canalisation de sa paresse : « J’ai plus trop sommeil ». Jusqu’où alors ce regain d’envie saura le porter pour la suite ? Il laisse quelques indices sur ses volontés d’en offrir de plus en plus.

Originaire de Tours, lui-même ne sait plus s’il y trouve de l’inspiration ou si la simplicité et le calme de son studio seront à jamais suffisant. Il est temps d’en sortir mais « Y a tout qui crame ». Marqué étant jeune par les flows envolés de Columbine, plus tard par la mélancolie et la versatilité d’un Zed Yun Pavarotti, il propose aujourd'hui une musique bourrée d’émotions excellemment décrites, magnifiées par des compositions ambitieuses. Désormais, Sulka ne remet plus les choses à demain.

Avec une extrême douceur et subtilité, Sulka dépeint les recoins les plus sombres de son cerveau avec une justesse déconcertante. Entre noirceur et délicatesse, ses morceaux font l’effet d’une pommade, ils soignent autant qu’ils plombent. Bien loin d’un pathos brut et pesant, Sulka parle de la souffrance, de son essence-même et des émotions extrêmes qu’elle nous procure. L’artiste la livre sans détours, avec subtilité et charisme.

Sur scène, le voile se lève ou pas sur le mystère ambiant généré par la pop sombre et urbaine de Sulka. Ce dernier laisse passer la lumière qui s’échappe de sa tanière, le cœur sur la main et dosant chaque mot, contrasté par des productions plus que lourdes et impactantes. Le public le comprend vite : avec Sulka, cette douceur ne partira jamais, même aux portes des ténèbres.