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INTERVIEW : LA COLONIE DE VACANCES

Musique Chroniques Publié le 04/12/2020

Telle une équipe de foot, la Colonie de Vacances, « La Colo » pour les initié.e.s, a déboulé au pas de course au Temps Machine pour une semaine d’entrainement intensif.
C’était un peu Clairefontaine en plus foutraque mais tout aussi studieux.

Salut La colo, on ne vous présente plus mais si on le devait, que dirait-on de cette "nouvelle" formation ?

Bonjour bonjour.

Et bien si, on se présente encore, on reste poli-es !

Oui, nouvelle formation il y a.

Émilie de Marvin et Vincent de Electric Electric ont dû quitter le projet pour différentes raisons, mais rien n'entravant notre amitié éternelle.

De la tristesse et de l'émotion donc, mais aussi du rebondissement.

Rachel Langlais et Nicolas Cueille (tous deux jouant dans Pyjamarama, et bien d'autres projets délicieux) sont donc arrivés il y a quelque temps, et très bientôt, Julien Chevalier (La Terre Tremble) va lui aussi nous rejoindre.

L'idée, que nous avons déjà commencé à exploiter, est de détruire l'identité des quatres groupes à la base de la Colo, pour n'assumer que l'entité entière de la formation.

Donc, en plus des nouveaux camarades de jeu, l'explosion des scènes s'est mise en place. Toujours quatres scènes aux quatres coins de la salle, ça c'est certain, mais les musicien-nes se sont déplacé-es sur ces scènes, et donc plus de Marvin, Electric, Pneu ou Papier Tigre, fini les conneries.
 

Il a quand même bien fallu décider de qui serait au sud ou carrément à l'ouest (je parle bien évidemment des scènes)
Comment la répartition s'est-elle faite ? A la courte paille ?

Bonne question !

L'idée d'être maintenant 12, et non 11, avait aussi émergée dans le but de rendre l'ensemble plus cohérent.

Donc 3 trios maintenant, le tout répartis soniquement de façon logique.

A savoir une source de basse par scène, ainsi qu'une batterie et une guitare.

L'idée aussi était que chacun se retrouve sur une autre scène que ses ancien-nes camarades.

Finalement, il n'y avait pas tant de solutions que ça.
 

Est-ce que le fait d'être un seul super groupe maintenant change quelque chose dans votre dynamique de création ?  (Comment composez-vous, tout le monde compose-t-il ?)

L'idée de ne faire plus qu'un existe dans nos têtes depuis bien longtemps, donc la dynamique reste plus ou moins la même que depuis quelques années, mais s'affine toujours.

Après, l'arrivée de nouveaux membres change la donne, apporte un regard neuf sur le projet, et surtout, nous permet de jouer avec des ami-es qui ont déjà vu la Colo en live, chose qui avant, n'existait pas. Ça amène une certaine vision du projet.

En termes de composition, tout le monde ne compose pas, mais tout le monde participe.

On s'envoie des démos, beaucoup, qu'on retravaille en fonction des retours des autres (s'il y en a). Une fois que tout le monde est satisfait d'une version, alors la personne qui a composé la pièce la décortique pour la présenter à chacun-e, afin de se projeter dans le jeu.

On compose principalement autour d'une idée forte pour le live, majoritairement en pensant à la spatialisation, qui reste l'idée dominante de la Colo. Partant de là, tout est possible, mais ces temps-ci, on essaie de tirer les choses vers de nouvelles directions, voir les variantes que la Colo peut aborder, tout en conservant le son qui nous est propre, et presque assigné, à savoir "très fort".

 

Musicalement, vous imposez-vous des contraintes ?

Et bien comme je viens de le dire, pas vraiment.

Il y a certaines fois ou l'idée de base n'est pas raccord avec le "son" de la Colo, ce qui pose problème, et nous amène à apporter des modifications importantes au morceau en question.

Mais sinon non, pas de contraintes. Je peux te dire que nous sommes sur des pistes de pièces uniquement pour guitare, d'autres qui lorgnent vers la musique électronique, tout en continuant à composer des hymnes au mur du son.

 

Vous préparez un nouvel album (on le sait !), vous avez envie d'en dire plus ?
(enregistrement live, où, avec qui ?)

Ha !

Oui, on prépare un album pour l'automne 2021, qui sera notre premier vrai disque.

On a longtemps estimé que le rapport quadriphonique du projet n'était voué qu'à l'expérience live. Mais depuis quelques temps, on se dit que certaines compositions valent le coup d'être entendues pour ce qu'elles sont musicalement. Donc l'idée du disque a germé, avec chacun ses attentes, réticences, fantasmes...

Ce qu'on peut en dire, c'est qu'on va l'enregistrer avec Patrice Guillerme, notre ingénieur du son, qui nous suit depuis très longtemps, et qui incarne à lui seul la bouée de sauvetage du groupe, ou peut-être la canne, on vieillit...

Brice Kartmann, le tourangeau avec qui certains d'entre nous bossent beaucoup, sera la personne qui aura le plaisir de mixer ce merdier.

Le reste, c'est encore un mystère, ou peut être juste un secret.

 

En terme de diffusion en ce moment, ce n'est pas la joie... Mais !
Qu’envisagez-vous dans l’idéal pour la suite ? Quels sont vos projets ?
(Sinon vous pouvez aussi simplement dire : nik-toi le covid)

Ah bah ça... Non, ce n'est pas la joie de la diff...

Je ne pourrai pas dire comment tout le monde voit les choses au sein du groupe, mais on tâche de garder la pêche. Pour être honnête, on a eu beaucoup de chance avec la Colo.

On a décidé de faire un break d'un an et demi pour composer un nouveau live et un disque, et c'est tombé pendant cette période de merde.

L'autre aspect chanceux, c'est qu'on nous a ouvert des portes dans des moments de doutes administratifs. Le Confort Moderne nous aide constamment pour répéter, le Temps Machine (vous quoi) nous a fait une belle fleur en période de pandémie pure, et sans tout ça, on n'aurait pas pu faire le disque qu'on projette de faire, et encore moins le live. Citons la Barakason à Rezé qui nous aide bien aussi.

Notre vision idéale serait de pouvoir tourner avec la Colo en automne prochain, ça laisse le temps à Boiron de faire un vaccin homéopathique sans gluten, et aussi au gouvernement de se rappeler que finalement la musique live c'était pas si mal, vu qu'on pouvait y boire des bières.

Mais ça, c'est l'idéal.

Sinon à titre personnel, on a tous des projets de reconversion, on va pas se mentir. Faire du pinard, devenir le parrain des courses hippiques dans la Creuse, monter une boite qui vend des œufs de caille en clic and collect, relever les compteurs EDF des stars sur la côte d'Azur, se reconvertir en désaccordeur d'orgues d'église ou encore faire péter en bande organisée toutes les fromageries industrielles, voilà des choses qui nous traversent l'esprit.

A suivre.